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Les employés du groupe de construction d'engins de chantier ont retenu pendant 24 heures plusieurs dirigeants de l’entreprise pour les obliger à ouvrir de vraies négociations sur un plan de suppressions de 733 emplois.

 
Il fallait s’y attendre. Les conflits sociaux se radicalisent dans les entreprises. Dernier exemple en date, quatre cadres dirigeant de Caterpillar France, filiale du groupe américain de construction d'engins de chantiers, ont été retenus plus de 24 heures au siège grenoblois de l'entreprise par des salariés en colère contre les conditions d’un projet de 733 licenciements dans les deux usines françaises d'Echirolles (Isère) et de Grenoble où sont employés au total 2.800 personnes.

Le conflit s’est durci lorsque la direction a décidé de boycotter la réunion du comité d'entreprise (CE), en expliquant qu’elle refusait de discuter du «plan de sauvegarde de l’emploi» (PSE) «tant que les salariés seront en grève». En fait, selon l’intersyndicale (FO, CFDT, CGT, CGC), les dirigeants rejetaient toute idée de négociations, notamment sur le montant de l'enveloppe du PSE fixé derechef à 48,5 millions d'euros (indemnité plancher de licenciement de 10.000 euros et 0,6/mois de salaire par année d’ancienneté). Sous la pression, les négociations ont fini par s’ouvrir dans la journée, à la Direction départementale du Travail, avec des représentants des pouvoirs publics français et de la direction internationale du groupe. L'intersyndicale, qui a obtenu également le paiement des jours de grève, a alors accepté de faire libérer les quatre personnes retenues et de lever le blocage des sites. Outre le maintien de l'outil de travail, les syndicats réclament une indemnité de départ sur la base de trois mois de salaire par année d'ancienneté, avec au minimum 30.000 euros par licenciement (soit une enveloppe de 110 millions d'euros).

Les actions des salariés de Caterpillar sont soutenues par l’Union départementale FO de l’Isère. «Il faut les comprendre. Leur désarroi est total. Depuis six mois, ils voient leur salaire amputé d’un tiers (4 à 500 euros par mois) suite aux mesures de chômage partiel», explique son secrétaire général, Jean-Pierre Gilquin, avant d’ajouter, «leur exaspération est d’autant plus grande que la situation de l’emploi dans le département n’a de cesse de se dégrader». Une quinzaine de plans sociaux ont été annoncés autour de Grenoble en mars. Ils devraient entraîner la suppression de 5 à 6.000 emplois directs et indirects.

Les tensions à Caterpilar ne sont pas sans rappeler celles survenues il y a quelques jours chez Sony-France à Pontonx-sur-l'Adour (Landes) et chez 3M (pharmacie) à Pithiviers (Loiret) où plusieurs dirigeants de ces deux entreprises avaient été, eux aussi, été retenus pendant plusieurs heures. Face à la multiplication de plans sociaux soldés sur le dos des salariés sous prétexte de la crise, le leader de FO, Jean-claude Mailly, a prévenu hier qu’il ne faudra pas s’étonner de voir les «conflits durs» se succéder. Et de lancer:: «on les soutiendra!».
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