Force Ouvrière de Côte d'Or

Union Départementale des syndicats Force Ouvrière de Côte d'Or,2 rue Romain Rolland,Téléphone : 03 80 67 11 51, Fax : 03 80 67 01 10, E-mail : udfo21@force-ouvriere.fr, 21 000 DIJON

LIVRET A : RIEN NE NOUS SERA ÉPARGNÉ ! - 090509

Publié le 9 Mai 2009 par UDFO21 in FO Presse - communication

LE SERVICE COMMUNICATIONS DE L'UNION DEPARTEMENTALE FORCE OUVRIERE DE COTE D'OR VOUS INFORME DE :

Article de Gérard Mazuir Secrétaire confédéral, paru dans FO Hebdo n°2895


 

L’exécutif politique ne veut pas, par principe dogmatique, répondre à la revendication syndicale d’augmenter le salaire minimum pour assurer une meilleure vie quotidienne à tous. À Force Ouvrière, nous sommes convaincus du contraire car relancer la consommation serait salutaire en cette longue période de crise du capitalisme. À l’inverse, le pouvoir s’acharne à privilégier les nantis. Ainsi, les moins favorisés payent au prix fort les avatars de la politique économique du moment avec la complicité du patronat, du monde de la finance et des banquiers en particulier. Aussi, la décision, ce 1er Mai, date symbolique s’il en est, de baisser le taux du livret A de 2,5% à 1,75% relève d’un cynisme rarement égalé. D’aucuns vantant cette sentence logique et même favorable, car le nouveau système de calcul aurait dû ramener légalement ce taux à 1%. Il est vrai que le gouvernement a bien voulu tenir compte de la recommandation du gouverneur de la Banque de France, enclin à ne pas appliquer l’automaticité d’ajustement et proposant d’abonder le taux du livret A de 0,75%. Or, la loi de modernisation de l’économie (LME) de l’été 2008 a banalisé le livret A, désormais ouvert à tous les opérateurs bancaires selon les vœux de Bruxelles, s’asseyant ainsi sur la vocation sociale de ce produit financier atypique, portant un coup sévère, la preuve en est, à l’épargne populaire et au financement du logement social à partir des fonds récoltés. Il est aisé de se remémorer les mots de la ministre de l’Économie à propos de cette loi censée apporter un soutien massif et rapide à la croissance et au pouvoir d’achat, et ce, dès 2009 avec pas moins de «1 000 euros supplémentaires par an et par ménage». Comment, six mois à peine avant la crise du capitalisme, la ministre de l’Économie, toujours en place, a-t-elle pu raconter de telles inepties? Cette baisse du taux est totalement contraire à l’esprit du créateur de la première Caisse d’épargne à Paris, le 22 mai 1818. En premier lieu, ce nouveau taux du livret A n’a jamais été aussi bas depuis près de deux siècles. En deuxième lieu, Benjamin Delessert (1773-1847), bourgeois libéral un brin philanthrope, avait innové cette notion d’épargne populaire pour contrecarrer les effets pervers d’un capitalisme industriel naissant dont il pressentait, à raison, les dangers. En troisième lieu, l’arsenal juridique mis en place par la suite permettait l’exercice de missions d’intérêt général financées par les fonds de l’épargne populaire pour la population la moins fortunée. Cette approche humaniste du partage des richesses est bien éloignée de l’individualisme ambiant des plus riches et de leurs représentants aujourd’hui.


 

Commenter cet article