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Le gouvernement se félicite d’avoir supprimé 5.000 postes de plus que prévu en 2008 et veut faire mieux en 2009. Quitte à entretenir la récession économique dans laquelle est plongé le pays.

 
Réduction d’effectifs dans la Fonction publique d’Etat, c’est pire que prévu! Le ministre du Budget et des comptes publics, Eric Woerth, a annoncé mercredi que 28.000 postes de fonctionnaires ont été supprimés l’an dernier contre près de 23.000 initialement programmés.

«L'exercice 2008 se solde par une diminution des effectifs d'environ 28.000 équivalents temps pleins (ETP), supérieure à l'objectif fixé par la loi de finances initiale» (22.921 ETP), s’est réjoui l’exécutif à l'issue du Conseil des ministres, où M. Woerth présentait son projet de loi de règlement des comptes 2008. L'écart «traduit l'anticipation par certains ministères de suppressions de postes prévues dans le cadre du budget 2009-2011», a analysé le ministre. Il s’explique surtout par la volonté gouvernementale d’appliquer à la lettre le principe comptable selon lequel il ne faut plus remplacer qu’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, inscrit dans la Révision générale des politiques publiques (RGPP). Les 28 000 suppressions de postes représentent ainsi plus de 40% des départs à la retraite en 2008. Plus de 100 000 postes auront été supprimés de la sorte en quatre ans.

Malgré la crise économique, le gouvernement prévoit encore de supprimer 30.627 postes de fonctionnaires d'Etat cette année. Il s'agit d'un «effort sans précédent, supérieur au résultat atteint en 2008» (-22.921 ETP), qui dépassait pourtant déjà de plus de 10.000 ETP celui de 2007 (-11.244), avait-il souligné, à l’automne dernier, dans son projet de loi de finances 2009. «La maîtrise de la dépense publique, même en période de crise, est une priorité absolue», pour M. Woerth, qui veut agir sur la progression des «dépenses publiques de manière beaucoup plus forte» dans les années à venir afin de la «contenir à 1 % par an», (au lieu de 2%), et pour qu'à partir de 2010, «elle suive une évolution limitée à l'inflation». De cette manière, il espère parvenir à supprimer 34.000 postes l’an prochain, en commençant par son ministère où il entend ne pas remplacer 58% des départs à la retraite.

«En dépit du chômage qui augmente de manière vertigineuse le gouvernement campe dans sa réduction dogmatique de Fonction publique et des services publics», a dénoncé FO-Fonctionnaires. La poursuite de cette politique est en effet d’autant plus dangereuse que les recettes fiscales et sociales ont plongé en parallèle, du fait d’une croissance (-3% en 2009, selon dernière prévision) mais aussi (et surtout!) du «paquet fiscal» offert aux entreprises et aux ménages les plus riches...comme le souligne le rapport de la Cour des comptes sur l’exécution du budget 2008, cité mardi par le journal Le Monde. Les ressources nettes de l'Etat ont régressé de 4,6 % en 2008, soit 11,2 milliards d’euros de moins par rapport à 2007, en raison notamment d’une baisse sensible l’an dernier des recettes fiscales nettes (- 6,7 milliards), a constaté la Cour. Et pour elle, la politique d'allégements fiscaux y est pour beaucoup puisque, en privant l’Etat de 7,6 milliards en 2008, le gouvernement a restreint ses marges de manœuvre budgétaires.

Moins de dépenses publiques, moins de recettes fiscales, une équation suicidaire dans la mesure où elle aggrave la récession économique.

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