Les salariés de Ceric Automation ont tenu à montrer leur détermination hier à Dijon - 260909
25 sept. 2009
Ceci avant une rencontre avec la direction lundi prochain.
223.
Ceric Automation compte 190 employés à Nolay et 33 à Montchanin (Saône-et-Loire).
Spécialité.
Ceric Automation fabrique des équipements de production de terre cuite (briques et tuiles).
Cent trente salariés de Ceric Automation ont maintenu la pression hier à Dijon auprès d'élus et du préfet. Ils ont rappelé leur souhait de conserver les 223 emplois sur les sites de Nolay et de
Montchanin (Saône-et-Loire).
Ceric Automation (filiale de Ceric, elle-même filiale de Keyria, elle-même filiale du groupe Legris) est en cessation de paiement depuis le 28 juillet et en redressement judiciaire depuis le
31.
Le 14 septembre, le tribunal de commerce de Dijon a renouvelé la poursuite d'activité de l'entreprise, dans l'optique de favoriser une solution de reprise. Un rapport d'étape sur la reprise est
fixé au 30 novembre.
En attendant, lundi, des représentants du personnel de Ceric Automation doivent rencontrer la direction de Keyria. « Nous lui demanderons qu'elle assume ses responsabilités dans un plan de
continuation, a indiqué Serge Dabrowski, délégué CGT.
J'espère que les dirigeants ne vont pas venir les mains vides.
S'ils ne nous proposent rien, nous, organisations syndicales, ne garantirons plus le calme et la sérénité. »
Dans la matinée, les salariés de Ceric Automation ont manifesté devant l'entreprise Savoye à Dijon, une autre filiale du groupe Legris.
Une délégation a été reçue par la direction du site. « Nous sommes ici pour les inciter à la solidarité », explique Paul Guillaume, délégué syndical CFDT chez Ceric Automation.
« Démantèlement de Keyria »
Du côté de Savoye,
Régis Criton, délégué syndical FO et Secrétaire
du Comité de groupe, pense que ce soutien est nécessaire car « ce qu'ils vivent en ce moment pourrait nous arriver en 2010. Nous remarquons le démantèlement de la
division Keyria. Il y aura bientôt 600 licenciements sur les 1 750 salariés de Keyria. »
Après une manifestation devant la préfecture, les salariés de Ceric Automation ont rencontré Christian de Lavernée, préfet de Côte-d'Or, François Patriat, président du conseil régional et
Emmanuel Bichot, vice-président du conseil général.
Quel repreneur ?
François Patriat souhaite que le repreneur soit « européen et si possible français. Des noms se sont manifestés. L'administrateur va étudier les propositions, et je pense que l'une d'elle aboutira. Si c'est le cas, ce sera avec une reprise partielle des salariés. Il faudrait alors que les salariés concernés bénéficient d'indemnités de licenciement ». En cas de reprise, il prévoit aussi que le futur repreneur demandera de l'argent. « Il faudra alors mettre tout le monde autour de la table. Aussi bien le conseil régional, le conseil général que l'Etat », dit-il. De son côté, le préfet a souhaité hier soir dans un communiqué rappeler « l'engagement fort de l'Etat dans l'accompagnement de l'entreprise vers une solution de reprise ». Le communiqué ajoute que le préfet a demandé « à la DRIRE de piloter une expertise financée par le ministère de l'Industrie pour identifier les cibles de repreneurs potentiels, en France et à l'étranger. De plus, il a mis en contact l'administrateur judiciaire et l'Agence française pour les investissements internationaux qui propose une prestation d'une durée de trois mois pour rechercher des repreneurs sur mandat de l'entreprise. » Il est aussi indiqué que « tout sera fait en cas de procédure de licenciement, même partielle, pour garantir les droits des salariés dans le cadre du code du travail ».
VINCENT LINDENEHER v.lindeneher@lebienpublic.fr
« La direction veut garder le dialogue »
« Keyria est obligée de restructurer Ceric parce qu'elle veut faire face aux prochains défis et à un changement complet des marchés, estime le
porte-parole de la direction de Ceric Automation. Le projet de restructuration de Keyria est soutenu par le groupe Legris Industries. » Il ajoute : « La direction souhaite maintenir un dialogue
avec les salariés de Ceric Automation. Concernant la reprise de l'entreprise, l'administrateur judiciaire qui a été nommé a pris les rênes de l'entreprise. Il va rechercher le maximum de
solutions pour assurer la pérennité du site. »
ÉVÉNEMENT
CÔTE-D'OR
«I l faut que le groupe Legris prenne ses responsabilités par rapport à Ceric Automation et que tout soit fait pour maintenir une activité à Nolay. Il faut
réussir l'appel d'offres qui a été lancé pour trouver un repreneur. Pour cette prospection, le préfet de Côte-d'Or a mandaté un certain nombre de cabinets et l'Agence française
d'investissements internationaux. Il faut en effet tout faire pour aider à consolider les dossiers des repreneurs qui commencent à apparaître et avec qui nous avons déjà des contacts. Même dans
l'hypothèse d'une reprise réussie, prometteuse et peut-être porteuse pour l'avenir, il y aura malheureusement une perte d'emploi et du licenciement. Ceci car on ne redémarre pas comme ça, avec
un carnet de commandes qui s'est trouvé dégarni, presque volontairement, au cours de ces derniers, dans le cadre de la gestion du groupe concerné. Il y aura aussi à mettre en place un
accompagnement territorial et un accompagnement social. Le groupe Legris aussi devra rendre des comptes aussi auprès des pouvoirs publics. »
Emmanuel BICHOT
Conseiller général de Nolay