Le groupe pétrolier affirme qu'il garantira "à chaque collaborateur un emploi chez Total correspondant à ses compétences".
 PARIS, 1er février (Reuters)

Total a annoncé lundi qu'une décision définitive sur l'avenir de sa raffinerie des Flandres, près de Dunkerque (Nord), devrait être prise d'ici à la fin du premier semestre. Le groupe a précisé dans un communiqué qu'il envisageait la création sur le site d'un centre d'assistance technique et d'une école de formation pour le raffinage et qu'il garantirait "à chaque collaborateur un emploi chez Total correspondant à ses compétences". Une fermeture du site, où travaillent selon Total 620 personnes dont 260 equivalents temps plein employés par des sous-traitants, se serait traduite par environ 600 suppressions de postes. Mais Total a précisé que la création d'un centre d'assistance technique aux opérations de raffinage et d'une école de formation "pourraient représenter au global les deux tiers des emplois de l'établissement actuel des Flandres". Le groupe envisage en outre de participer au projet de terminal méthanier d'EDF à Dunkerque. Une source industrielle avait déclaré à Reuters vendredi que Total envisageait de construire un terminal méthanier à Dunkerque avec EDF afin d'atténuer les effets de la fermeture de la raffinerie des Flandres. (Plus de détails ) Conséquence de marges de raffinage insuffisantes et de débouchés jugés trop faibles, la raffinerie des Flandres avait été arrêtée le 15 septembre. "Les évolutions attendues du marché, ne permettent pas d'envisager aujourd'hui une amélioration de la situation: les travaux (de maintenance) de fin de cycle quinquennal ne pourront donc pas être réalisés en mars 2010 comme prévu", a fait savoir Total. LE GOUVERNEMENT VEUT POSER SES CONDITIONS Si elle avait annoncé une fermeture pure et simple du site de Dunkerque, la direction de Total se serait exposée à une nouvelle vague de contestations à quelques semaines des élections régionales et alors que le gouvernement a fait de la diminution du chômage une priorité. "Il n'y aura pas de fermeture de la raffinerie tant qu'il n'y aura pas les garanties nécessaires (...) sur une nouvelle activité qui garantira la pérénnité de l'emploi", a déclaré Christian Estrosi, ministre de l'Industrie, lundi matin sur BFM radio. "Je le dis très clairement, le gouvernement sera ferme. Nous n'accepterons pas qu'une initiative soit prise de manière unilatérale sans que tous les engagements soient apportés pour pérenniser l'emploi actuel de la raffinerie", a-t-il ajouté. L'an dernier, Total avait déjà provoqué la colère de ses salariés en raison du lancement d'un plan de restructuration de son raffinage, avec 555 supressions de postes en France, quelques jours après avoir annoncé des bénéfices record de 14 milliards d'euros au titre de 2008. Total publiera ses résultats annuels dans 10 jours, le 11 février. Les analystes anticipent en moyenne un bénéfice net de huit milliards d'euros au titre de 2009. Total exploite 13 raffineries en Europe, dont six en France. (Nina Sovich et Mathilde Cru, avec la contribution de Benjamin Mallet, Matthias Blamont, Thierry Lévêque, édité par Dominique Rodriguez)
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