Jean-Claude Mailly a marché dans les pas de son prédécesseur Marc Blondel. Jean-Claude Mailly a l’air tout gentil, tout sourire. Son discours n’a pourtant rien d’une farce légère. En visite hier à la foire, le secrétaire général de Force Ouvrière a donné un avertissement: la rentrée sera très mouvementée, l’œil du cyclone étant fixé sur la réforme des retraites. Il y a une dizaine d’années, son prédécesseur Marc Blondel avait également fait le déplacement à Châlons. Ce n’est pas tous les jours que le syndicat envoie ici l’un de ses plus hauts représentants. «Le projet du gouvernement sur la réforme des retraites est injuste», a-t-il expliqué, «on sait qu’il ne bougera pas sur l’essentiel c’est-à-dire sur le passage de 60 à 62 ans et de 65 à 67 ans pour faire valoir ses droits». FO demande le retrait ou l’annulation du texte, «non pas pour obtenir un statu quo, mais pour faire une autre réforme». Jean-Claude Mailly insiste bien sur le fait que ce sont les femmes qui seront surtout pénalisées par ces changements, car ce sont surtout elles qui choisissent un départ à la retraite à 65 ans actuellement. Le 7 septembre, FO sera donc dans les défilés. Inondations «C’est en fait l’ensemble du service public qui est menacé par les réformes, 400.000 postes supprimés en 5 ans c’est beaucoup trop. Un poste sur deux n’est pas remplacé», ajoute le syndicaliste. Jean-Claude Mailly en profite pour lâcher une bombe: «le transfert de certains personnels vers les Voies navigables de France aura lieu et au passage on supprime la gestion de l’hydraulique, qui va disparaître. Qui alertera les maires lorsqu’il faudra évacuer un quartier quand une inondation menacera? Personne. Il y aura des conséquences en matière de sécurité civile», avertit le secrétaire général de FO. Lequel annonce dans la foulée des situations apocalyptiques avec des bilans pires que dans le Var lors de la dernière catastrophe. Rien de très optimiste. Jean-Claude Mailly prend également comme exemple la fermeture de la prison de Châlons pour expliquer les effets néfastes de la réforme générale en cours. «Cette fermeture n’était pas annoncée, on leur serre les budgets. Même les fournisseurs de la prison ont du mal à être payés». Reçu par les représentants de FO départementaux, le secrétaire général avait prévu de manger sur la foire. Avec une petite angoisse. «On n’a pas réservé», explique l’un de ses accompagnateurs. Il devait bien rester une petite table quelque part pour FO. S.L.
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