Qu'est-ce qui a motivé votre présence à Lens, aujourd'hui ?
« Je me déplace régulièrement, toutes les semaines, pour des congrès, à la rencontre des syndicats, dans des entreprises, etc. Ici, je réponds à l'invitation de l'Union départementale FO
qui souhaitait que je rencontre les militants syndicaux de la Française de mécanique et que je participe à une discussion à bâton rompu avec la CARMI sur la sécurité sociale minière. »
Quelle a été la teneur de vos échanges à la Française de mécanique ?
« Actuellement, le site ne rencontre pas de problème d'activité, en ce sens où il ne connaît pas de chômage technique. Ceci étant, des salariés ont des inquiétudes : est-ce que ça va durer
? Faut-il craindre un chômage technique à venir ? Et se pose toujours le problème de l'organisation du travail, des retraites et du pouvoir d'achat. »
Ce sont des inquiétudes qu'on a dû vous exprimer ailleurs ?
« Il y a ces inquiétudes partout. On doute partout de la fin de la crise, qui n'est en fait pas finie. Parce que tant qu'on aura pas touché aux raisons qui ont conduit à cette crise, on
n'en sortira pas. »
Qu'attendiez-vous de votre rencontre avec la direction et les collaborateurs de la CARMI ?
« Je voulais voir comment la CARMI fonctionnait. Quelle était son offre de soins. Quand le choix a été fait de maintenir le régime minier à un moment où se posait la question de son
avenir, il a été fait en préservant les valeurs de solidarité qui l'animaient. Mais il fallait aussi qu'il se tourne vers l'avenir. Qu'il s'ouvre vers l'extérieur, qu'il diversifie sa palette
de prestations. C'est ce qu'il a fait, et ça a marché. »
L'évolution de son offre de soins et de ses services va dans le bon sens...
« Quelque part, c'est un petit modèle de ce que doit être la sécurité sociale au sens large du terme. Ce que la CARMI a fait, en s'ouvrant sur l'extérieur, en se diversifiant, c'est
l'exemple de ce qu'il faut faire. C'est parce qu'il existe ce genre d'amortisseurs sociaux que la France a moins subi la crise de plein fouet. »
Qu'advient-il ensuite de ce type de rencontres ?
« J'en ressors toujours beaucoup d'informations. Le syndicalisme n'a pas lieu d'être s'il n'entretient pas ce type d'échanges sur le terrain parce que nous devons rester au services des
salariés. Comment ? En faisant ensuite remonter ces informations, des chiffres, des expériences, pris sur le terrain, jusqu'au gouvernement. »
Question à part : vous venez dans une ville où vous avez grandi et où l'on s'apprête à poser la première du Louvre-Lens. Qu'en pense le Lensois que vous êtes ?
« Je pense que l'implantation du Louvre-Lens est une opportunité pour la ville et pour tout le bassin minier. Il ne doit pas y avoir d'opposition entre culture ouvrière et culture
artistique. À vrai dire, je suis assez fier du choix de Lens. Ça générera beaucoup d'investissement et beaucoup d'emplois. »