La Banque centrale européenne au service des États ou des marchés ? - 080411
08 avr. 2011
Pour la
première fois depuis juillet 2008, la Banque centrale européenne (BCE) vient de relever ses taux directeurs.
Pour Force Ouvrière, cette augmentation des taux d'intérêt est particulièrement inopportune et dangereuse.
Comme le montre le cas du Portugal, elle intervient dans un contexte économique toujours très fragile :
le niveau élevé des taux de chômage nationaux, l'accroissement des inégalités, les modérations voire les baisses salariales et les surcapacités de
production risquent de persister.
Cette politique de la BCE fait courir le risque d'un accès au crédit encore plus restreint pour les petites et moyennes entreprises comme
pour les particuliers, éloignant d'autant les chances de voir se construire une dynamique de croissance pérenne et créatrice d'emplois.
Selon Force Ouvrière, il faut rompre avec la logique de financiarisation de la dette publique et autoriser la BCE à financer directement les
Etats, à bas taux d'intérêt.
La restructuration des dettes publiques et la renégociation des taux d'intérêts hallucinants des titres émis par les pays en difficulté depuis la
crise doivent être des priorités pour l'Union Européenne, les Etats membres et la BCE (pouvant par exemple racheter des titres publics).
Et ce ne sont pas les taux directeurs qu'il faut relever mais le niveau des salaires, dans le public comme dans le privé.
Les salaires ne peuvent rester la variable d'ajustement de politiques libérales soumises à la dictature des marchés.
Ils doivent, au contraire, par leurs augmentations significatives, devenir un élément central, moteur et à l'origine de ces politiques.