Rentrée scolaire

Avec 16.000 suppressions de postes de plus en cette rentrée, ce ne sont pas moins de 80.000 emplois statutaires qui auront été rayés d’un coup de crayon depuis cinq ans. «La saignée des effectifs n’a pas été seulement possible en raison de l’équation inique de la règle de non-remplacement d’un départ en retraite sur deux dans le cadre de l’application zélée de la RGPP au sein de l’Education nationale», explique le syndicat. Dans la lignée de ses prédécesseurs, le ministre Luc Chatel a pris soin en effet de renforcer les économies budgétaires dans son administration à la faveur de toute une série de réformes censées, selon lui, améliorer la «qualité» du système au détriment de «la quantité».
En témoignent, souligne Jacques Paris, les contre-réformes sur la formation des enseignants («mastérisation»), des programmes dans les lycées ou des cursus du bac pro, comme sur l’autonomie renforcée des établissements au travers du dispositif ECLAIR ou encore sur l'expérimentation «cours le matin/sport l'après-midi». Pour le syndicaliste, toutes conduisent ou conduiront à saper les conditions de travail des enseignants mais aussi celles des études des élèves. Partout, elles se traduisent par moins d’heures d’enseignements disciplinaires, notamment en sciences, pour les lycéens, et par des classes surchargées pour les enseignants qui doivent en accueillir 80.000 élèves de plus cette année. Dans le primaire, 1.500 classes vont être par ailleurs fermées cette année malgré la mobilisation des parents et des professeurs des écoles avant l’été.
«Cette politique aboutit à dénaturer les missions des personnels, détruire les statuts et casser l’Ecole elle-même», souligne le SNFOC. Sur les missions des profs, le ministre souhaiterait notamment que la remise en cause des décrets de 1950 sur leur statut soit au programme de ses prochaines réformes. Son objectif étant d’augmenter leur temps de présence dans les établissements pour faire autre chose que d’enseigner. «Il veut porter ainsi l’estocade aux fondements républicains de l’école, mais on ne se laissera pas faire», a prévenu Jacques Paris.
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