QUELQUES EXEMPLES DES RAVAGES POUR LES USAGERS ET LES AGENTS PUBLICS DES RÉFORMES IMPOSÉES AUX SERVICES PUBLICS PAR LE GOUVERNEMENT - 060511
06 mai 2011

Afin de réaliser des économies budgétaires imposées par la RGPP aux opérateurs de l’Etat, le ministère de la santé a réduit le nombre des « centres de qualification biologique de dons » de l’Etablissement français du sang (EFS) : ces laboratoires qui analysent les échantillons de sang prélevés sont donc passés de 14 à 4 ! Résultat, la durée entre les dons de sang et leur mise à disposition auprès des établissements de soins augmente ce qui met en péril toute la sécurité et l’efficience de la filière et conduit à accroitre les risques de manques de sangs (1 millions de transfusions sont nécessaires chaque année en France).
Les commissariats doivent s’équiper dans les rues
Dans un commissariat d’un des arrondissements de Paris, les policiers ont comme consignes de récupérer des fauteuils, des bureaux ou du mobilier laissés dans la rue lors des déménagements ou des « vides-greniers ». Face au manque de personnel, il a été fait appel en 2010 et 2011 à des policiers à la retraite pour assurer l'accueil (pendant deux mois en 2010 !).
Témoignage « anonymé » d’un cadre supérieur d’une des 328 directions départementales interministérielles (DDI), créée en janvier 2010
« La réduction d’effectif drastique que subit le personnel composant la direction départementale nécrose la structure et la mortifie à peine naissante.
Voilà deux ans que je suis arrivé dans le département et j’ai déjà dit au revoir à plus de 20 collègues (retraite ou mutation). Par contre je n’ai pas assisté à un pot d’arrivée depuis janvier (1 seul en 2009 dans l’ancienne direction).
Les regroupements, mutualisations, transferts aux directions régionales et les non remplacements ne sont que couverts par les larmes de départ ou par des drames humains comme des arrêts maladie, déprimes ou le suicide d’un collègue clairement liés à cette réorganisation permanente de folie.
Nous n’avons plus de repères. Les consignes sont incohérentes. On ne cherche même plus à faire autant avec moins, on nous dit de chercher à ne plus faire car on ne le peut plus. Il n’y a plus aucun sens et encore moins valeurs de service public. On a honte de voir les élus ou les usagers.
Et le management est brutal, sous une pression du Préfet d’un autre âge. On nous pousse à la faute, peut être au départ, par des objectifs individuels que chacun sait intenables.
Moins d’un an après la création de la direction, il faut déjà revoir la structure tant certains bureaux ont vu leurs effectifs décimés ou parce que sa majesté Préfet de région l’a exigé. C’est la guerre entre les services pour essayer de garder les rares personnels toujours en poste et qui n’ont pas encore baissé les bras.
On nous impose des missions partagées : on fait presque tous un mi-temps sur une mission, un quart temps ailleurs et un autre sur un poste laissé vacant.
Ce n’est plus une direction départementale interministérielle mais une destruction démentielle intolérable. »