Le leader mondial des sociétés de centres d'appels a annoncé jeudi 830 nouvelles suppressions de postes, qui s’ajouteraient
aux 585 autres décidées en 2009. Pour FO, «la riposte doit être à la hauteur des coups portés».
«Licencier plus pour gagner plus!»
Voilà à quoi se résume, selon FO, la politique de Téléperformance.
Alors qu’un plan de restructuration décidé en 2009 (585 postes supprimés en France) n’est pas encore terminé, le leader
mondial des sociétés de centres d'appels vient d’en annoncer un autre avec 830 nouvelles suppressions de postes et un passage à terme de 22 à 14 sites (soit une réduction d'effectif d'environ
15%).
Ce nouveau plan prévoit notamment la fermeture pure et simple de quatre centres, à Marseille (25 emplois supprimés), Pantin
(149 emplois), Rennes (194 emplois) et Tours (51 emplois).
Si bien qu'en deux ans à peine la filiale française (8 000 salariés début 2008) pourrait perdre
environ 20% de ses effectifs, explique Cathy Simon de la fédération des employés et cadres FO (FEC-FO) qui a appelé «l’ensemble des salariés à la mobilisation pour s’opposer aux fermeture des
centres et suppression des postes annoncées».
Pour justifier une telle saignée dans les effectifs, la direction du groupe met en avant «un ralentissement de la demande de ses marchés clefs» et «la perte de contrats commerciaux
significatifs pendant l'année 2009».
En fait, expliquent les syndicats, Téléperformance veut surtout profiter à plein de la crise pour faire du dumping
social. Autrement dit, délocaliser ses activités dans des pays à bas coûts. «Sauvegarde de la compétitivité, effets de la crise, contexte économique difficile sont autant d’arguments fallacieux
qui masquent une volonté évidente de réduire la voilure en France afin de développer l’activité Off Shore, pour s’assurer une main d’œuvre bon marché et augmenter encore et encore la rentabilité
du Groupe», dénonce Cathy Simon. Ainsi, ces centres dits «Off Shore» emploient désormais environ 6.000 personnes, contre 4.000 fin 2008. «La plupart sont concentrés actuellement en Tunisie, dans
une moindre mesure au Maroc, mais on sait aussi que la direction lorgne de plus en plus vers l’Amérique du Sud qu’elle a présentée aux actionnaires comme le nouvel eldorado en la matière»,
souligne FO. Son objectif à moyen terme, indique encore le syndicat, est de faire passer de 20% à 50% la proportion de ses effectifs à l’étranger.
«Refusant d’entendre les prétextes habituels de la direction»,
FO a appelé l’ensemble des salariés à des débrayages de 14 heures à 16 heures jeudi prochain au
moment où doit se tenir une réunion devant officialiser ce nouveau projet de restructuration.
«Une première mobilisation qui doit faire place à une grève reconductible dès le 13 juillet,
jour de la convocation du comité central d’entreprise», précise Cathy Simon, avant d’ajouter «la riposte doit être à la hauteur des coups portés».