UNE RENTRÉE SOUS TENSIONS
03 sept. 2007
Une fois la rentrée scolaire passée, des
tensions risquent rapidement d’apparaître dans les établissements, après les récentes annonces orchestrées durant l'été par le gouvernement. Elles sont considérées par les syndicats comme autant
d’attaques «inacceptables» contre le service public d’éducation. La suppression prévue de 11.200 d’emplois au budget 2008 est l’une de ces annonces qui les a fait bondir.
Réunies jeudi dernier, six organisations syndicales d’enseignants (FO, CGT, UNSA, FSU, FAEN, CFDT) ont ainsi interpellé solennellement le président
de la République et son gouvernement sur les conséquences de telles orientations budgétaires, avant d’«envisager» une mobilisation «d’ampleur nationale» qui pourrait être décidée dès la
mi-septembre.
Pour FO, il s’agira d’exiger «à tous les niveaux (scolaires), le rétablissement des moyens» supprimés. D’ici là, les syndicats vont «mener en commun une campagne
d’explication et de sensibilisation de l’opinion» à une véritable «politique éducative» qui demande «d’autre choix, un autre budget». Leur démarche a reçu le soutien des organisations de parents
d'élèves (FCPE), de syndicats étudiants (UNEF, CÉ) et lycéens (UNL, FIDL).
«Évidemment le nombre d'enseignants est important, ce n'est pas un sujet qu'il faut négliger, mais ce n'est pas la pierre angulaire de la réforme éducative», a déclaré le ministre de l'Education
Xavier Darcos. Pour lui, il n'est «pas nécessaire qu'ils soient plus nombreux» et il faut «mettre de l'autonomie, de l'initiative partout plutôt que de croire qu'il faut injecter massivement des
moyens, aveuglément». En revanche, donner plus de moyens publics à l’école privée ne semble pas être un problème pour le gouvernement. Le ministère de l’Éducation va ainsi publier le 6 septembre
au bulletin officiel une circulaire qui «étend au financement des écoles privées sous contrat les procédures qui régissent la répartition entre les communes des dépenses de fonctionnement des
écoles publiques».