STÉPHANE SIBILITZ, CONDUCTEUR D’INSTALLATION CHEZ JTEKT, À DIJON - 120308
12 Mars 2008
Rédigé par UDFO21 et publié depuis
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Parlez de vos syndicats!
Je fais tourner une ligne avec plusieurs postes où sont assemblés des composants de direction assistée pour des voitures. Nous travaillons en majorité pour
Peugeot, surtout avec les 206, les 307 et les 308.
Dans la
hiérarchie, je suis juste en dessous de la maîtrise. La maîtrise s’occupe de la gestion du personnel. Le conducteur s’occupe de la ligne sur le plan technique: gestion des rebuts, des retouches,
maintenance de premier niveau, approvisionnement. Il adapte aussi la ligne au changement de type de direction, par exemple quand on passe de la direction installée à gauche ou à droite de la
voiture.
Avant, on était Peugeot. En 2000, l’entreprise a été rachetée par une firme japonaise, Koyo. Peugeot préférait se séparer de ses équipementiers. Ça fait jouer la concurrence et ça coûte moins
cher. Après, Koyo a fusionné avec Toyoda, une filiale de Toyota. De cette fusion est née JTEKT.
Nous sommes 1.200 salariés sur deux sites en Côte-d’Or, Chevigny et Dijon. Dans notre usine, heureusement, on passe à côté des problèmes d’emploi. On a des embauches régulières, mais on reste
avec un fort contingent d’intérimaires, autour de 200.
Notre problème principal, dans la métallurgie et dans l’automobile en particulier, c’est le salaire. Les négociations annuelles obligatoires se déroulent assez bien, mais les problèmes
économiques dans l’entreprise se posent. Pendant quatre ans, on a tourné à perte. Mais en décembre dernier, on a obtenu 2,2% d’augmentation générale pour les ouvriers et 1,7% pour les ETAM
[employés, techniciens et agents de maîtrise, NDLR]. La CFE-CGC a réclamé plus d’augmentations individuelles pour les ETAM, mais notre optique, à FO, c’est d’obtenir
un maximum d’augmentations générales. La direction était partie sur 1,8% et nous, on était partis sur 3,5%.
Dans la négociation, on a obtenu la lancée des «pesées de postes». Il s’agit d’assurer la mise à niveau des salariés en fonction du travail qu’ils font réellement. Par exemple, un salarié qui
vient d’être affecté comme conducteur peut avoir un meilleur coefficient, avec une meilleure paye.
Autre difficulté pour les rémunérations, la direction impose un minimum et un maximum pour l’intéressement. FO demande le même intéressement pour tous. Depuis quelques années, on a réduit l’écart
entre le mini et le maxi. Il est passé de 50% à 20%. On maintient la pression.
En moyenne, nous sommes 180 adhérents à la section FO. Deux fois par an, on fait des réunions de collecteurs de timbres, ce qui permet d’échanger des informations, des points de vue, et de bien
connaître l’état d’esprit dans l’usine, surtout que, toutes les trois semaines, on se réunit avec tous les délégués du personnel et les élus au comité d’entreprise. Notre objectif, c’est de
défendre les salariés sans mettre en péril l’entreprise. Notre position est bien comprise. Nous avons obtenu 60% des voix du collège ouvriers aux dernières élections professionnelles.
/// Secteur Formation syndicale
Valladon René
Formation des militants - Développement - Jeunes - Économie sociale - Commissions de délimitation et des conflits > Envoyer un message
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