Généreusement distribuées, en particulier dans la grande distribution, les cartes de fidélité sont utilisées sans que l’on sache exactement quels en sont
les avantages et de quoi il en retourne exactement. Un arrêté, publié mardi 13 janvier par le ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi, oblige les enseignes qui les proposent à
plus de transparence. Elles doivent désormais afficher clairement en rayons, aux caisses ou sur internet les offres dont le détenteur peut bénéficier: «Tout vendeur de produit ou prestataire de
service accordant des conditions de vente ou des conditions tarifaires préférentielles à des groupes particuliers de consommateurs doit en faire la publicité à l’intérieur de son point de vente
ou sur son site marchand électronique.»
Plus de 100 millions de ces cartes sont actuellement en circulation en France (90% des consommateurs en possèdent au moins une) et elles ne servent pas qu’à offrir des ristournes, d’autant que
«fidéliser un client coûte moins cher que de le conquérir». Outre le fait qu’elles peuvent être une première étape vers les crédits «revolving» et le surendettement, elles permettent, pour
établir des fichiers clients et des stratégies commerciales, la constitution de bases de données très utiles (âge, adresse, fréquence des achats, panier moyen...), notamment grâce au bulletin
d’adhésion sur lequel il faut veiller à ne pas cocher (ou à cocher, selon la rédaction de la question) les cases autorisant l’envoi de courriers, mails, SMS et appels téléphoniques. Parfois les
informations ainsi collectées sont revendues, souvent à prix d’or, à d’autres entreprises et même à des partis politiques qui s’en servent pour leurs campagnes, pratique dénoncée par la
Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL). La fidélité peut avoir son prix.
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