Force Ouvrière de Côte d'Or

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HAUSSE DE LA TVA: UNE ERREUR ÉCONOMIQUE ET UN DANGER SOCIAL - 010212

Publié le 1 Février 2012 par UDFO21 in Confédération

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xx027749.gifNous ne commenterons pas l’aspect politique de l’intervention du président de la République. Cela relève de l’appréciation citoyenne, non syndicale.

Nous nous concentrerons sur quelques-unes des mesures annoncées.

La première est celle d’une augmentation, en octobre, de la TVA (augmentation de 1,6 point du taux moyen de 19,6%) et de 2 points de la CSG sur les revenus financiers, pour compenser une suppression de la cotisation patronale pour les allocations familiales entre 1,6 et 2,1 SMIC.

C’est – nous le confirmons – une erreur économique et un danger social. Erreur économique car tout est basé sur une volonté d’alléger le coût du travail pour être plus compétitif.

Les comparaisons avec l’Allemagne sont fausses et très largement incomplètes. N’oublions pas, par exemple, que l’Allemagne, dans l’industrie et l’agriculture, exploite à fond les productions dans les ex-pays de l’Est et qu’elle use et abuse de la directive détachement dans une logique de dumping social.

N’oublions pas non plus que le niveau de la protection sociale est plus faible en Allemagne et que les assurances privées y sont plus développées. Ainsi, 35% des travailleurs allemands ont recours (via des cotisations employeurs notamment) à des systèmes privés de retraites complémentaires, ce qui ne rentre pas dans le calcul des prélèvements obligatoires.

Augmenter la TVA c’est aussi prendre le risque de voir les prix augmenter et de peser à la baisse sur le pouvoir d’achat.

Enfin, sur le plan social, c’est fragiliser le financement des allocations familiales. Qui garantira que, demain, une part de la TVA ira encore aux allocations familiales?

Rappelons que la meilleure garantie pour les travailleurs du maintien des régimes de protection sociale collective est l’existence d’un financement majoritaire par la cotisation (salaire différé), non sujet aux à-coups des décisions parlementaires ou gouvernementales opportunistes, idéologiques ou politiciennes.

De fait, seul le patronat se réjouit de cette mesure.

Concernant les accords dits «compétitivité-emploi», notons d’abord que le gouvernement renonce à faire passer une loi au forceps sous quelques semaines. Il renvoie à une négociation avec un délai de deux mois, ce qui nous mène fin mars.

Nous confirmons d’ores et déjà notre opposition à un dispositif dangereux à plus d’un titre:

- il tendrait à remettre en cause la durée légale du travail;

- il ferait payer aux salariés la diminution d’activité de l’entreprise au nom du «travailler moins pour gagner moins»;

- il donnerait à l’accord d’entreprise la suprématie sur l’accord de branche ou la loi. C’est la logique anglo-saxonne au détriment de la logique républicaine.

Imposer une telle logique constituerait une forme de coup d’État social.

Au titre des annonces positives, nous mentionnerons la mise en place, dès février, d’une banque nationale pour l’industrie dotée d’un milliard d’euros, ce que nous demandons depuis longtemps. Pour autant nous ne voulons pas être codécideurs en la matière, chacun son rôle en démocratie.

Au final, il est clair, comme nous le disons depuis quatre ans, qu’on ne sortira réellement de la crise en France comme en Europe qu’en rompant avec l’austérité économique, salariale et sociale.

On ne sort pas d’une crise causée par le capitalisme libéral et toutes ses turpitudes par plus de libéralisme.

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