Sécurité

Les agents de sécurité de l’édifice dénoncent le transfert sans garanties de leurs contrats de travail à un nouveau prestataire de service. FO exige le maintien par écrit de tous les acquis individuels et collectifs, conformément au Code du travail.
À l’appel des plusieurs syndicats, dont FO, les agents de sécurité de la Tour Montparnasse (Paris) ont débrayé une bonne partie de la journée de lundi pour exiger le respect à l’avenir de toutes les clauses de leurs contrats de travail. «Nous risquons de perdre tous nos acquis sociaux depuis que le syndic de la copropriété commerciale de l'édifice, géré par la foncière ICADE, a décidé de changer de prestataire de service à la suite d’un appel d’offre», explique le représentant FO, Thierry Planchenault. Si la société Seris Sécurity qui vient de remporter le marché s’engage à reprendre la cinquantaine de salariés de gardiennage, elle continue d’entretenir le flou sur le respect de leurs garanties collectives et individuelles arrachées progressivement à l’ex-employeur (Prened Sécurité) depuis 2005. «Nos craintes portent notamment sur le devenir du treizième mois, de la prime de site (10% du salaire brut, soit 150 euros en moyenne), de la mutuelle santé de groupe et des jours de congés ou des repos compensateurs supplémentaires», précise le syndicaliste FO.

Pour ramener le calme lundi en fin de matinée, le directeur de Prened Sécurité a assuré que «Seris Sécurity s’engageait (aussi) à maintenir les avantages acquis», sans convaincre les salariés qui manifestaient au pied de la Tour. Pour Thierry Planchenault, «cela ne reste que des paroles car une fois le transfert de charges opéré, le futur employeur pourra toujours remettre en cause nos conditions de travail et de rémunérations dans les trois mois». Afin d’éviter cet écueil, FO exige que Seris Sécurity garantisse par écrit et sans réserves le respect de l’Article L1224-1 du Code du travail. Selon cet article, «lorsque survient une modification dans la situation juridique de l'employeur, notamment par succession, vente, fusion, transformation du fonds, mise en société de l'entreprise, tous les contrats de travail en cours au jour de la modification subsistent entre le nouvel employeur et le personnel de l'entreprise». Autrement dit, le nouvel employeur doit être tenu par les obligations sociales qui incombaient à l'ancien employeur.

Les syndicats dénoncent également la gestion de la société ICADE (propriété de l’assureur privé Groupama et de la Caisse des Dépôts et Consignation) ne visant aujourd’hui qu’à réduire les coûts sur le dos des salariés de ses prestataires pour pallier des problèmes économiques liés à la rénovation d’équipements vétustes et aux travaux de désamiantage de la Tour… trop longtemps différés. «Il faut quand même se souvenir que dans le cadre du plan Vigipirate, les marchandages de ce donneur d’ordre s’étaient traduits en 2010 par le renfort de sociétés de gardiennage employant des salariés non déclarés», nous rappelle Thierry Planchenault. Une réunion entre les syndicats et un représentant de Seris Sécurity est prévue ce jeudi pour trouver une issue au conflit qui dure depuis maintenant près d’un mois.

 
 
 
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