

Sur environ 30.000 musiciens que compte le pays, il doit y avoir à peine 2.500 permanents, les autres doivent pour la plupart courir sans cesse après les cachets en multipliant les employeurs. «Certains patrons d’entreprise de spectacles en profitent pour ne pas les rémunérer à la hauteur des prestations réalisés», précise le responsable syndical. Beaucoup de musiciens sont alors parfois contraints d’accepter des conditions déplorables: travail au noir, amplitude horaires extensibles, repos pas respectés, répétitions et temps de transport non payés etc. «Le Festival Off d’Avignon est à ce titre très révélateur. Vu la hausse exponentielle du nombre de ses spectacles (1.100 cette année) qu’il connaît depuis 2003, les musiciens peuvent y travailler plus de 12 heures d’affilées sept jours sur sept», poursuit Jean-Luc Bernard. C’est d’autant plus difficile que le secteur souffre de la stagnation des subventions publiques, dont les représentations sont victimes durant l’année au delà de manifestations comme Avignon.
Les droits des artistes, dont les musiciens, sont aussi menacés par une remise en cause des barèmes de redevance pour copie privée. Depuis 1986, une taxe est prélevée en France sur tous les supports (VHS, CD, DVD, Clefs USB, disques durs externes…) en réparation du préjudice de la copie privée subi par les créateurs. Collectées par des sociétés de gestion collective, 75% de ces sommes (200 millions d’euros par an) sont réparties entre auteurs, producteurs, artistes, interprètes et 25% sont dédiées à des actions de création. Selon FO, l’an dernier, 5.000 spectacles ont été ainsi aidés, et 9.000 cachets d’artistes financés, Mais à la suite d’une plainte d’industriels de l’électronique auprès de la Cour européenne de justice, le Conseil d’Etat vient d’ordonner de revoir le calcul de ces barèmes au nom de l’«harmonisation européenne». Les parties concernées ont six mois pour en négocier un nouveau. «On craint le pire», s’exclame Jean-Luc Bernard.
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