Santé
Les services infirmiers du CHU de Dijon tournent avec des effectifs réduits depuis le printemps.
Les soignants sont épuisés
Le 21/12/2011 par Franck BASSOLEIL

La pénurie d’infirmières a entraîné des heures supplémentaires. Photo Clément Renard
Une baisse subite des effectifs, qui est heureusement en voie de rétablissement, a compliqué le fonctionnement du CHU.
L’évolution récente du régime des retraites a eu des conséquences inattendues cette année, sur les effectifs des personnels
infirmiers au CHU de Dijon.
Comment expliquer autrement ces départs massifs des infirmières et aides-soignantes de plus de 50 ans et mères de trois enfants ?
Ce sont en effet 56 infirmières ou aides-soignantes sur 2 090 qui sont parties fin juin, pour bénéficier des conditions de départ qui leur étaient encore favorables. Il a donc fallu mettre en place de nouvelles dispositions pour assurer la poursuite des soins et le fonctionnement des services.
« Ça a entraîné des heures supplémentaires et depuis le mois de juillet, c’est la galère. Il est temps que l’année se termine, car on a un état d’épuisement avancé des personnels. On a d’ailleurs constaté une forte augmentation de consultations auprès de la médecine du travail.
En six mois, on a vu le doublement des situations de détresse, à cause de cette surcharge de travail », explique Michel Mignard, secrétaire général FO au CHU.
Dans un certain nombre de cas, cette situation a entraîné des arrêts de travail qui ont naturellement aggravé le manque d’effectif.
Tous les services dont les effectifs ne sont pas normés, en dehors de la réanimation, des soins intensifs et des soins en néonatalité ont été lourdement impactés. Il a même fallu “fermer quelques lits”.
Retour à la normale
Ces difficultés sont en voie de règlement, avec l’arrivée des nouveaux effectifs. Quatre-vingts infirmières sorties de l’école ont été recrutées.
« On reste tributaire du calendrier des nouvelles promotions des instituts de formation pour recruter. Cet été, on a passé des offres d’emploi dans la presse professionnelle, mais cela n’a pas été suffisant », explique Nadine Fournier, directrice des soins.
Ce rééquilibrage tiendra quelques mois, d’après Michel Mignard qui redoute une nouvelle baisse à partir du mois de juin « à cause des difficultés budgétaires qui ne sont pas propres à l’établissement.
Paradoxalement, les activités du CHU augmentent, mais les budgets ne suivent pas. »
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