Plan de relance : FO réclame un véritable bilan - 271109
26 nov. 2009
Le bilan de la mise en œuvre du plan de relance présenté au conseil des ministres le 25 novembre 2009 se cantonne à une liste d’engagements de crédits publics.
L’engagement effectif de plusieurs projets et l’investissement concret de crédits publics en 2009 démontrent que, contrairement aux propositions du rapport sur les priorités du grand emprunt,
l’intervention des services et des administrations de l’Etat est la plus rapide, la plus efficace et la mieux contrôlée.
Ce bilan démontre également le rôle déterminant et moteur de la puissance publique (Etat et collectivités) dans la relance et le développement de l’économie.
Il est paradoxal que le gouvernement critique les collectivités pour « mauvaise gestion des deniers publics » et vienne s’appuyer essentiellement sur leurs investissements pour ce plan
de relance (54 Md€ en 2009 pour les collectivités contre 33 Md€ en 2009-2010 pour l’Etat).
Pour FO, l’action des services publics et l’intervention publique (grands projets, recherche, ingénierie, conseils, maîtrises d’ouvrages locales) doivent rester prioritaires : cela implique
de renforcer les moyens, les compétences et les effectifs des ministères et de ne pas supprimer les ressources financières des collectivités.
Ce bilan renforce l’impression d’un saupoudrage non coordonné dans la distribution d’aides publiques aux entreprises : OSEO, le crédit d’impôt recherche, le dispositif CAP+, etc, Ces
dispositifs doivent faire l’objet d’une évaluation et être suivis globalement. C’est pourquoi FO demande notamment la création d’une banque publique de l’industrie, assurant ces évaluations et
coordinations au service de politiques et d’orientations stratégiques nationales.
Par ailleurs ce bilan rappelle les mesures et les crédits injectés en faveur de différents dispositifs pour l’emploi mais il n’indique rien sur leurs effets éventuels. Après les annonces
divergentes de différents membres du gouvernement sur les emplois « sauvés ou créés » par le plan de relance, l’absence de données dans ce document officiel du gouvernement ne peut que
surprendre.
Pour FO, ce bilan n’apporte aucune réponse concrète sur les questions d’emploi et de pouvoir d’achat : le fossé se creuse entre les réalités de destructions d’emplois, d’absence
d’augmentation des salaires et la souffrance des salariés d’une part et la communication gouvernementale d’autre part.
Un bilan des crédits injectés par le plan de relance n’a aucun intérêt s’il n’est pas complété par leurs effets sur l’emploi. A défaut de s’intéresser aux salariés, à leurs conditions de travail
et à leurs rémunérations, il est impératif que le plan de relance fasse, à tout le moins, la démonstration de son efficacité sur l’emploi.
Ce sont les tonneaux vides qui font le plus de bruit…