
«Si nous ne savons pas intervenir sur les dépenses, nous ne saurons pas garantir un objectif de dépenses d'assurance maladie (Ondam) à 2,8%!», a justifié Xavier Bertrand, ministre du Travail. Le gouvernement entend économiser ainsi 220 millions d’euros sur les dépenses de santé pour juguler le déficit de la Sécu qui souffre, rappelons-le, d’abord du manque récurent de recettes (exonération cotisations patronale en tout genre) sur lequel il ne s’attarde jamais. Sept millions de salariés sont potentiellement concernés chaque année par ce nouveau coup de canif au contrat social. Certes, les salariés bénéficiant de contrats collectifs de prévoyance dans leur entreprise verront ce manque à gagner compensé. Pour les autres, la perte devrait plus se faire sentir, notamment pour ceux qui ont des revenus faibles.
Cette mesure vient s’ajouter au doublement - de 3,5% à 7% - de la taxe sur les mutuelles dans le cadre de l’autre plan de rigueur budgétaire dévoilé le 24 août dernier. Une ponction inique de 1,1 milliard d’euros devant entraîner une hausse des tarifs des complémentaires de 4,7% en moyenne en 2012. Avec les déremboursements de médicaments, la multiplication des vignettes orange (médicaments remboursés seulement à hauteur 15%) ou le retrait récent de l'hypertension artérielle sévère de la liste des Affections Longue Durée (maladies prises en charge à 100%), l'accès aux soins devient de plus en plus coûteux et restrictif… au point que les médecins s’alarment du nombre croissant de salariés modestes qui renoncent carrément à se soigner.
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