Dans l’Éducation nationale, l’état de grâce aura fait long feu. Le 26 juin, Vincent Peillon a adressé une lettre à «tous les personnels» sur les conditions de la prochaine rentrée.
Contrairement aux attentes, la circulaire de son prédécesseur, Luc Chatel, ne sera pas retirée, le ministère préférant une simple «réécriture». La Fédération FO de l’Enseignement explique dans un communiqué: «Faute de vouloir remettre en cause les 14 000 suppressions de postes décidées par le gouvernement précédent, le ministre se contraint à confirmer les contre-réformes et les mauvais coups contre l’école publique.» 

Les 1 000 postes réaffectés dans le premier degré et les 355 autres concédés dans les lycées et collèges ne seront qu’une goutte d’eau en septembre. 

Rien n’est remis en cause 

Disparition des RASED, dispositif Eclair, réforme du lycée, rien n’est remis en question. La lettre de M. Peillon précise même que «le socle commun de connaissances et de compétences, inscrit dans la loi n° 2005-380 du 23 avril 2005, est le cadre de référence de la scolarité obligatoire». Et si le livret de compétences», dont FO avait demandé l’abandon, est jugé «inutilement complexe», il n’en sera pas moins maintenu à la rentrée. 

Ces «inflexions» du ministre par rapport à ce qu’attendent les personnels complètent les décisions du gouvernement pour tous les fonctionnaires: blocage des salaires, réduction des crédits et des effectifs. Le 4 juillet, Marylise Lebranchu, ministre de la Fonction publique, leur a même promis un «grand moment de rigueur». Quand on voit le nombre ridicule de postes rendus dans l’enseignement, pourtant prioritaire, on comprend le sort réservé aux autres administrations.  

La ministre a refusé de chiffrer le nombre des postes qui devront être supprimés, comptant sur la conférence sociale des 9 et 10 juillet pour voir «avec les syndicats ce qu’on veut réaliser sur cinq ans». Sauf que FO refuse de cogérer.
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