Après 251 jours d’occupation des ateliers de l’avenue de Stalingrad,

les derniers salariés ont quitté les lieux hier.

«vous allez entendre, le silence… C’est ça, une usine vide… » Manuel Diestre a tourné les boutons des compresseurs. Une à une, les machines, qui tournaient dans l’atelier, se sont tues. Fin de partie chez Erhel-Hydris, après 251 jours d’occupation des lieux au cours desquels ces quinze « irréductibles » ont démarré les machines tous les matins, pour préserver l’outil de production, qu’un arrêt prolongé aurait condamnées.

251 jours depuis que Manuel Diestre, le délégué syndical FO, a décidé qu’ils ne partiraient pas « comme des m… » après la liquidation de l’entreprise, à l’automne dernier. « Ce qui nous a poussés à le suivre, c’est qu’on nous liquidait alors qu’on avait des commandes », explique l’un de ses collègues.

Espoir de reprise

Hier, il fallait donc rendre les clés, dire adieu à un lieu de travail où tous s’étaient côtoyés depuis des années, en application de la décision de justice rendue le 3 juillet, ordonnant la libération des lieux. « Nous partons, mais nous avons obtenu un certain nombre d’assurances quant à la poursuite de l’activité, dans quelques mois, avec un repreneur », ajoute Manuel Diestre.

De ces 251 jours d’occupation, ils retiennent la solidarité des gens du quartier, de la ville de Dijon qui, chaque jour, leur a fourni des repas. Ils savent aussi que leur combat n’a pas été vain : « On aurait pu se contenter de prendre notre prime de licenciement et partir gentiment, mais on a tenu le coup, on a résisté », poursuit le délégué syndical « et on a démontré que même une petite boîte avec quinze personnes peut se défendre. J’espère que d’autres pourront s’en inspirer ».

Dans une salle proche, une plaque de carton est recouverte d’articles de presse relatant ces 251 jours. Il y a le Bien public, évidemment, mais aussi l’article d’une journaliste brésilienne venue voir ce drôle de village gaulois, dont l’écho a résonné jusqu’à Rio…

Cette fois, c’est vraiment fini : dans l’atelier d’Erhel-Hydris, les machines se sont tues. B. R. BIEN PUBLIC
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