
Votée en 2011 à l'OIT, la convention 189 avait été
accueillie avec force démonstration de joie par les travailleurs domestiques présents en plénière mais nécessitait au moins deux ratifications pour pouvoir entrer en vigueur. C'est aujourd'hui
chose faite puisque l'Uruguay, Maurice et les Philippines l'ont ratifiée. Elle est porteuse d'un grand espoir pour des milliers de travailleurs et travailleuses de ce secteur, particulièrement
vulnérables.
La Confédération Syndicale Internationale a lancé une campagne d'envergure afin que l'année 2012 soit l'année des douze premières ratifications. Mais au-delà, c'est avant tout le besoin de faire
entendre les revendications de ce secteur, largement dominé par l'informalité et allant jusqu'à des situations d'esclavagisme moderne, qui prime. Marqué par une forte composante féminine d'une
part et par un pourcentage élevé de travailleurs/euses migrant(e)s, le travail domestique rassemble de nombreux critères de vulnérabilité qui ne touchent pas uniquement les pays en voie de
développement.

Les pays industrialisés sont également touchés par de nombreux
abus, plaçant ces travailleurs/euses dans la nécessité d'être entendus, mieux organisés afin que les syndicats puissent porter leurs revendications dans les négociations tripartites. Pour
exemple, un amendement déposé cet été aux Etats-Unis prévoyait la prise en compte des heures supplémentaires et du travail de nuit des salariés du particulier employeur, amendement retoqué fin
septembre, laissant dans le désarroi des milliers de salariés. En France, la difficulté réside aujourd'hui surtout dans la possibilité de contrôler le travail demandé à ces salariés, les
particuliers étant employeurs. La difficulté commune aux syndicats du monde entier est d'avoir accès à ces salariés afin de leur faire connaître leurs droits et de les défendre dans les
structures de négociation collective.
Cette nouvelle norme internationale donne donc un nouvel appui aux syndicats et aux travailleurs du secteur afin de mettre fin à des situations dramatiques et afin de revendiquer des droits
essentiels.