Sport et politique

La plus grande compétition sportive internationale, suivie désormais par des milliards de Téléspectateurs, a subi les affres de l’Histoire, de la politique et de L’argent. De l’amateurisme des origines, nous sommes passés au professionnalisme avec toutes ses dérives.

Les Jeux antiques sont nés en 776 av. J.-C. à l’initiative du roi d’Élide, Iphitos. Il s’agissait alors d’unir toutes les cités grecques dans une compétition sportive et non guerrière. D’ailleurs, il y avait la fameuse trêve olympique où toute guerre était interdite. Les métèques et tout individu non grec n’avaient pas le droit d’y participer et les femmes mariées ne pouvaient y assister car les athlètes étaient totalement nus sous le soleil du stade d’Olympie. C’est la Rome chrétienne qui interdit les J.O., déclarés manifestation païenne.

L’idée d’une renaissance des Jeux vient de la Convention, qui organise en France les Olympiades de la République de 1796 à 1798. Cette idée est reprise par les Grecs nouvellement libérés du joug ottoman. Les J.O. de Zappas ont lieu à Athènes de 1859 à 1870. Puis le baron Pierre de Coubertin va copier Zappas, mais en plus grand. Du 16 au 23 juin 1894, il organise à la Sorbonne le «Congrès pour le rétablissement des Jeux olympiques», en présence de douze nations, et fonde le CIO (Comité international olympique). Les premiers J.O. ont lieu deux ans plus tard à Athènes, avec aussi leur premier tricheur. Spiridon Louis, un berger grec, gagne le marathon. Non seulement il connaissait tous les raccourcis, mais en plus un cousin lui avait prêté un âne sur plus de douze kilomètres!

La folie des grandeurs

De quatorze nations présentes à Athènes en 1896, il y a aujourd’hui deux cent cinq pays membres du CIO, plus qu’à l’ONU. Durant les deux guerres mondiales les J.O. sont annulés. Mais en 1936 ils ont lieu à Berlin, désireuses d’en faire un symbole de la grandeur du Reich. Or lors du 100 mètres, l’épreuve reine, un Noir américain bat le champion allemand. Ulcéré, Hitler quitte le stade. En 1968, à Mexico, la veille de l’ouverture des Jeux d’importantes manifestations estudiantines ont lieu. L’armée tire dans le tas. Lors de ces Jeux, les deux finalistes noirs américains du 100 mètres brandissent un poing noir sur le podium en solidarité avec les Black Panthers. Quatre ans plus tard, c’est le massacre de onze athlètes israéliens par un commando palestinien à Munich. En 1980, sous la pression des États-Unis, soixante-cinq pays boycottent les Jeux de Moscou. En représailles, quatre ans plus tard, quinze pays de l’Europe de l’Est boycottent les Jeux de Los Angeles. En 1996, Coca-Cola achète les J.O. pour qu’ils viennent à Atlanta, capitale de la firme. En 2004, Athènes s’est saignée à blanc. Les Jeux devaient coûter 4 milliards d’euros, ils sont revenus à 9. Un trou que l’on retrouve aujourd’hui dans la crise grecque. Quant aux J.O. de Pékin en 2008, les dirigeants chinois n’y sont pas allés de main morte grâce à leur croissance à deux chiffres: 25 milliards de dollars. Et l’Angleterre, aujourd’hui en récession, a déboursé 22 milliards d’euros.
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