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L’ESPÉRANCE DE VIE EN BONNE SANTÉ RECULE - 170512

Publié le 16 Mai 2012 par UDFO21 in FO Retraites


Étude

EN FRANCE COMME EN EUROPE L’ESPÉRANCE DE VIE EN BONNE SANTÉ RECULE

On vit plus longtemps mais pas en bonne santé jusqu’au bout, indique une étude européenne. La retraite à 60 ans prend tout son sens...

Les Françaises et les Espagnoles décrochent la palme de l’espérance de vie en Europe en 2010 et du côté des hommes, ce sont les Suédois. Tout change néanmoins si l’on prend en compte la notion d’espérance de vie en bonne santé ou plus précisément «sans incapacité» (EVSI), explique l’Institut national d’études démographiques (INED), qui vient de publier une étude rassemblant pour la première fois les données des vingt-sept pays de l’Union européenne. La notion qualitative EVSI du temps de vie vécu en bonne santé consiste à segmenter l’espérance de vie en durées vécues dans différents états de santé. Ainsi en 2009, les Françaises âgées de 65 ans pouvaient espérer passer 9,2 années sans limitation d’activité (EVSI), puis 7,5 années avec une limitation modérée, puis 6,5 années, avec une limitation sévère. Du côté des hommes, ils pouvaient compter sur 8,8 années en parfaite santé (EVSI), puis 5,4 années avec une limitation modérée d’activité, puis 4,6 années avec une limitation sévère. Selon l’indicateur européen EVSI, créé en 2000, mieux vaut être ainsi une femme à Malte (EVSI de 71,6 ans) ou un homme en Suède (EVSI de 71,7), ces deux pays détenant la première place du «bien vieillir». En France, si en 2010 un homme a une espérance de vie de 78,2 ans, son EVSI n’est toutefois que de 61,9 ans. Une femme, elle, peut espérer vivre 85,3 ans, mais son EVSI à la naissance n’est que de 63,5 ans. La France se situe ainsi à la dixième place européenne (sur 27 pays) en matière d’espérance de vie en bonne santé pour les femmes et à la onzième place pour les hommes.

62 ans pour un homme

Plus largement, si l’on vit certes de plus en plus âgé dans les pays Europe, cela ne signifie pas pour autant que l’on garde une parfaite santé dans ses vieux jours. Par ailleurs l’INED relève les inégalités de situations entre les nations du continent. Alors que l’Europe fait de l’EVSI, depuis 2000 (selon les conclusions du Conseil de Lisbonne), l’un de ses principaux outils de mesure de l’amélioration du vieillissement en bonne santé et qu’elle émet le souhait que le nombre d’années vécues sans incapacité puisse augmenter de deux ans d’ici à 2020, cet objectif est toutefois loin d’être atteint. L’étude pointe ainsi du doigt quelques signaux alarmants de dégradation de la santé des Européens. En effet, après une amélioration conjointe de l’espérance de vie et de l’espérance de vie en bonne santé des femmes jusque dans les années 1990, la situation a changé dans huit pays, faisant ainsi tomber l’EVSI européen de 62,2 ans à 62 ans. La France n’est pas épargnée par cette dégradation. Ainsi, en 2008, une femme pouvait espérer vivre en bonne santé 64,6 années (63,5 ans en 2010). Comme dans cinq autres pays d’Europe, cette évolution négative s’applique aussi aux hommes: l’EVSI des Français est ainsi passé de 62,7 ans en 2008 à 61,9 en 2010. Cette réalité l’argument systématiquement avancé par les partisans du recul de l’âge de départ en retraite. En 2003 comme en 2010, les gouvernements de l’époque avaient soutenu que l’augmentation de l’espérance de vie justifiait l’augmentation de la durée de cotisation et le passage à 62 et 67 ans. Une théorie non seulement discutable mais dont il apparaît aujourd'hui qu’elle repose en partie sur du sable, ainsi que l’avait affirmé FO dès 2010.
 
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