Étude
EN FRANCE COMME EN EUROPE L’ESPÉRANCE DE VIE EN BONNE SANTÉ RECULE
On vit plus longtemps mais pas en bonne santé jusqu’au bout, indique une étude européenne. La retraite à 60 ans prend tout son sens...
62 ans pour un homme
Plus largement, si l’on vit certes de plus en plus âgé dans les pays Europe, cela ne signifie pas pour autant que l’on garde une parfaite santé dans ses vieux jours. Par ailleurs l’INED relève les inégalités de situations entre les nations du continent. Alors que l’Europe fait de l’EVSI, depuis 2000 (selon les conclusions du Conseil de Lisbonne), l’un de ses principaux outils de mesure de l’amélioration du vieillissement en bonne santé et qu’elle émet le souhait que le nombre d’années vécues sans incapacité puisse augmenter de deux ans d’ici à 2020, cet objectif est toutefois loin d’être atteint. L’étude pointe ainsi du doigt quelques signaux alarmants de dégradation de la santé des Européens. En effet, après une amélioration conjointe de l’espérance de vie et de l’espérance de vie en bonne santé des femmes jusque dans les années 1990, la situation a changé dans huit pays, faisant ainsi tomber l’EVSI européen de 62,2 ans à 62 ans. La France n’est pas épargnée par cette dégradation. Ainsi, en 2008, une femme pouvait espérer vivre en bonne santé 64,6 années (63,5 ans en 2010). Comme dans cinq autres pays d’Europe, cette évolution négative s’applique aussi aux hommes: l’EVSI des Français est ainsi passé de 62,7 ans en 2008 à 61,9 en 2010. Cette réalité l’argument systématiquement avancé par les partisans du recul de l’âge de départ en retraite. En 2003 comme en 2010, les gouvernements de l’époque avaient soutenu que l’augmentation de l’espérance de vie justifiait l’augmentation de la durée de cotisation et le passage à 62 et 67 ans. Une théorie non seulement discutable mais dont il apparaît aujourd'hui qu’elle repose en partie sur du sable, ainsi que l’avait affirmé FO dès 2010.
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