Force Ouvrière de Côte d'Or

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UN COLLOQUE EUROPÉEN, DEMAIN, AU CONSEIL RÉGIONAL - 121207

Publié le 12 Décembre 2007 par UDFO21 in AFOC 21


Egalité hommes-femmes :
La Bourgogne reste à la traîne


Source Le Bien Public - Eve FARAH


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L'égalité professionnelle entre hommes et femmes. 
Un sujet toujours d'actualité. Et pour cause, si des progrès ont été enregistrés, ils restent insuffisants. Idem en Bourgogne où, fin 2006, un rapport du CESR (*) concluait que les inégalités persistaient.


     A la lumière de l'abondante littérature, des innombrables études, des multiples colloques et congrès, des diverses associations planchant sur la thématique et des textes de lois qui ne manquent pas, il est clair que l'égalité (ou l'inégalité) professionnelle hommes-femmes ne laisse plus un quidam indifférent.

     Dernière initiative en date celle du ministre du Travail annonçant que les entreprises qui ne s'engageraient pas dans une logique salariale visant à ne plus faire de différences entre leurs collaborateurs des deux sexes seraient passibles de pénalités financières à partir de 2010. En Bourgogne, sans surprise cette problématique fait aussi débat. Il faut dire que les statistiques régionales témoignent de véritables disparités en comparant les parcours professionnels féminins et masculins.

« Constat cruel et radical »
Ainsi, celle du CESR évoque, « un constat cruel et radical » et ce, en dépit d'une évolution - qui stagne - vers l'égalité. Division sexuée dans le choix des orientations scolaires, inégalités salariales, accès plus difficiles aux postes de responsabilités dans les divers secteurs de l'économie. Telles sont quelques-unes des discriminations dont les femmes en Bourgogne pâtissent toujours. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Il suffit pour s'en convaincre de lire une autre enquête menée cette fois par la Direction régionale du travail de l'emploi et de la formation professionnelle en Bourgogne (DRETFP), rendue publique en 2006.
Ainsi, il apparaît que quel que soit le niveau d'études, le sexe féminin subit un taux de chômage aggravé, même à bac + 4 avec des écarts énormes quand cela concerne des personnes peu qualifiées (51 % chez les femmes et 35 % pour les hommes). Les contrats de travail dévolus au sexe dit « faible » sont aussi plus précaires avec seulement 10 % de CDI et 46 % de CDD (15 % de CDI chez les hommes et 29 % de CDD). La réinsertion dans le monde du travail après une période d'inactivité ou de chômage est tout autant problématique.
55 % des chômeurs sont des femmes
Quant aux ruptures de contrat ou licenciements là encore les femmes sont beaucoup plus vulnérables. D'après une étude de l'INSEE, sur la population des ménages en 2005, 55 % des chômeurs étaient des femmes alors que 12 % des femmes contre 8 % des hommes étaient sans emploi. En matière de temps partiel, même « sexisme », puisque seulement 5,5 % des salariés travaillent selon ce rythme tandis que leurs homologues féminines sont 29 %. Sans parler de l'écart salarial qui se creuse plus dans les fonctions cadres, les professions intermédiaires et chez les ouvriers qualifiés. Plus généralement, les rémunérations appliquées aux femmes sont systématiquement inférieures aux hommes.
Reste que ces différenciations en masquent d'autres qui sont révélatrices d'une toile de fond plaçant le sexe féminin en marge. Il en va ainsi des formations puisque les femmes demeurent majoritaires dans les filières qui leur sont naturellement ou arbitrairement attribuées : commerce, comptabilité, santé, coiffure, hôtellerie, secrétariat, bureautique, textile. Une concentration devenue très pénalisante.

« Véritable projet de société »

Enfin, pour compléter un tableau bourguignon peu amène, selon le pôle Etudes & Statistiques de BNP Paribas, en 2005, la proportion de femmes cadres dans les PME était très faible et bien en dessous de la moyenne nationale en dépit du pourcentage supérieur de dirigeantes dans les autres régions.
En effet, elle n'est que de 6 % (21 % en France) en Bourgogne. Au regard de telles statistiques, il n'y a rien d'étonnant à ce que depuis quelque temps plusieurs associations se soient emparées du problème comme Feminin Technique pour changer les représentations et favoriser la mixité là où elle aurait pu paraître incongrue, il y a quelques années (bâtiment, métallurgie.).
De son côté, le CESR, proposait fin 2006, une série de mesures et parlait d'un enjeu qui s'apparenterait à « véritable projet de société ».

Eve FARAH

(*) Conseil économique et social Bourgogne.

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