La règle selon laquelle on distribue le gâteau
aux actionnaires et les miettes aux salariés s’est encore vérifiée la semaine dernière avec l’échec vendredi des négociations salariales de branche entre les syndicats et le patronat du secteur
bancaire représenté par l’Association française des banques (AFB).
«L’AFB a délibérément décidé de liquider la négociation» en présentant vendredi un projet d'accord qui était loin de correspondre aux attentes des salariés, ont commenté les fédérations
FO, CFDT, CTFC, CGT et autonomes (SNB) qui venaient de claquer la porte la réunion de discussions après avoir dénoncé la «mascarade patronale». L'AFB, qui n’a mis sur la table qu'une «hausse de 3% des minima de grille», a refusé toute mesure «d’augmentation générale des salaires et des primes», a expliqué Sébastien Busiris
(FO). Une pétition au sein des personnels de l'ensemble du réseau bancaire AFB va être lancée pour tenter dans un premier de «faire prendre conscience à l'AFB du
problème que rencontrent les salariés en termes de pouvoir d'achat et pour revendiquer une juste redistribution des bénéfices», a-t-il ajouté.
Mais, pour l’AFB, il n’y a pas lieu d’accéder à ces revendications, car, a-t-elle estimé, depuis la «convention collective de 2000», les «négociations salariales au niveau des entreprises ont été
fructueuses» et que «le pouvoir d'achat du salaire annuel total a sensiblement progressé, sans compter l'intéressement et la participation qui permettent d'associer les salariés aux résultats
d'entreprises».
C’est une «véritable provocation» à l’égard des salariés et de «leur travail, grâce à qui pourtant les entreprises du secteur encaissent des milliards d'euros de bénéfices», à l’instar de la BNP
Paribas, qui a dégagé en 2007 un résultat net de 7,8 milliards d'euros, s’est indigné Sébastien Busiris. A La BNP justement, FO et la CGT ont d’ores et déjà
appelé les salariés à une journée d'actions le 9 avril pour «obtenir au minimum le maintien du pouvoir d'achat par une revalorisation générale des salaires». Car, rappellent dans un communiqué
commun les deux organisations du groupe bancaire, les hausses de 0,8% au 1er juillet 2007 et de 0,8% au 1er mars 2008 ne couvriront pas l’inflation prévue par l'INSEE (2,6% en 2007 et 3% en
2008). A la fin de l’année, «le différentiel cumulé aboutirait à une perte annuelle en pouvoir d'achat d'un demi mois de salaire» sur deux ans (2007 et 2008), poursuit le communiqué, alors que,
dans le même temps les actionnaires de cette banque auront eu droit à une énième augmentation de leur dividende en 2008 (+ 8%) après celles de 2007 (+19,23%) et de 2006 (+30%).
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