Force Ouvrière de Côte d'Or

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LA GRÈVE D'ANZIN - 130508

Publié le 13 Mai 2008 par UDFO21 in AFOC 21

HISTOIRE DES PRUD'HOMMES, LE SERVICE JURIDIQUE DE L'UNION DEPARTEMENTALE FORCE OUVRIERE DE COTE D'OR COMMUNIQUE :

Le mineur indomptable

 

 


Au XIXe siècle, dans les mines du Nord, le patronat refusait de régler les conflits du travail par les prud’hommes, préférant les lock-out, les licenciements massifs et l’emploi d’immigrés belges, polonais, italiens, plus corvéables.

Un homme exceptionnel s’est levé contre les injustices du travail à la mine au XIXe siècle et a créé le premier syndicat des mineurs du Nord-Pas-de-Calais. Émile Basly est né le 29 mars 1854 à Valenciennes. À dix ans, il est orphelin. Placé chez des religieuses, il deviendra un anticlérical virulent. À douze ans, il travaille comme galibot dans la fosse Villars à la Compagnie des mines d’Anzin, à quinze, il est herscheur, puis à dix-neuf, il est abatteur, profession qu’il exercera pendant dix-huit ans, passant douze heures par jour au fond. Mais, après sa journée de travail, il ne va pas à l’estaminet, il préfère se plonger dans la lecture, se forgeant une remarquable culture d’autodidacte. En 1882, il fonde le Syndicat des mineurs d’Anzin dont il est le secrétaire. En 1891, il dirige le syndicat des mineurs du Pas-de-Calais et la même année devient député de Lens, puis maire de Lens en 1900, jusqu’à sa mort en février 1928. C’est la grève d’Anzin de 1884 qui va révéler ce meneur d’hommes. C’est cette longue et très dure grève qui donnera à Zola l’idée d’écrire Germinal car il avait été invité par son ami Alfred Girard, député du Nord, à découvrir «le Pays noir». Zola tombe en pleine grève et prend des centaines de pages de notes.

GERMINAL

Le 20 février 1884, 1.500 mineurs de Denain entrent en grève, refusant la nouvelle dégradation de leurs conditions de travail voulue par la Compagnie. Le 25, la Compagnie refuse les doléances des grévistes. Émile Basly prend la tête du mouvement. Le mouvement s’étend dans tout le bassin et l’armée fait son apparition. Le 8 avril, tous les carreaux de fosse sont occupés par les soldats. Les gendarmes procèdent à de nombreuses arrestations, souvent suivies de condamnation à de la prison ferme. Après cinquante-cinq jours de grève, aucun secours n’étant parvenu aux ouvriers, les femmes et les enfants pleurent misère. Il est impossible de résister plus longtemps. Le 15 avril, la rage au ventre, les mineurs sont obligés de reprendre le travail et de redescendre au fond. Le patronat se moque des prud’hommes et congédie 144 ouvriers, sans aucune indemnité. Certains sont même chassés de leurs foyers et deviennent des mendiants. Mais le combat ne cesse pas, les mineurs repartent en grève en octobre 1891 et en octobre 1893. Basly continue son combat. En juin 1892, il impose une discussion au Sénat, concernant les caisses de secours et de retraites minières. Les lois des 26 et 28 juin 1894 créent ces fameuses caisses minières, première grande victoire syndicale. En 1902, 71?000 mineurs font une grève de deux mois et demi, demandant «les quatre 8»: 8 heures de travail, 8 heures de repos, 8 heures de sommeil, 8 francs par jour
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